Inside Insanity
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La vie à l'intérieur et à l'extérieur d'un asile qui renferme plus de secrets que l'on ne pourrait le croire....
 
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 premie patient. (pv derek)

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Olympe De Nmesis
Psy & Dracula
Olympe De Nmesis


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MessageSujet: premie patient. (pv derek)   premie patient. (pv derek) EmptyJeu 25 Nov - 19:55

Premier Patient

    Ce fut d'un pas rapide que je me dirigeais vers Green Block, un premier patient à voir, enfin. Je commençais presque à m'ennuyer et il fallait que je découvre qui pourrait me servir pour quelques cocktails de ma spécialité. Le soleil tapait fort et je l'avais évité au mieux depuis ce matin, à vrai dire je m'étais endormie dans mon bureau et j'étais restée à l'asile. Je m'y sentais quelque peu chez moi au final et c'était ce que je cherchais. Hors je n'avais eu le temps que de m'installer, consultant sans réel intérêt les dossiers de quelques patients, et puis Derek Baxter m'avait intéressé. Un schizophrène, j'aime les schizophrène. Il avait connu des périodes de rémission, oh, c'était décevant. UN malade se doit de rester malade, plus encore lorsqu'il peut aller jusqu'à l'apathie. Au moins, je pouvais prélever un peu de sang sans devoir dire mais ne l'écoutez pas, il est fou. Il fallait vérifier dans quel état il se trouvait présentement. J'aurais du étudier d'autre dossier pour savoir s'il n'y avait pas une proie plus facile, mais qu'importe.
    Vêtue de mon tailleurs gris, mes cheveux lâchés sur mes épaules, j'étais pressée. Je voulais voir ce patient, pour une première fois et jouer mon rôle de psy. Enfin pas sûr que je l'aide véritablement à ce sortir de là. Un moment il me sembla même amusant de provoquer une crise en lui, mais aucun infirmier n'était avec moi et cela aurait prendre un risque certain. Je cicatrise mal à cause de la maladie et c'est là faire preuve d'imprudence. Après je risque de devenir moi aussi violente et je déteste cela. Quand je le suis, il y a un manque total de contrôle sur mon propre corps et il me semble devenir une folle furieuse, non pas de cela.

    Arrivant à la porte de sa...chambre, j'entrepris de rentrer à l'intérieur sans aucune cérémonie. J'étais le médecin après tout, qu'avais-je à faire des politesses. Je pénétrais donc, le visage calme et impassible, attrapant le dossier que je tenais entre mes mains, je demandais.

    -Monsieur Baxter? Je crois que nous avons rendez vous. Enfin, c'est ainsi que cela a été prévu aujourd'hui. Je suis le Docteur Mnesis Olympe. Vous pouvez m'appeler comme il vous plaira. Cela m'importe peu.
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Derek Baxter

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MessageSujet: Re: premie patient. (pv derek)   premie patient. (pv derek) EmptySam 27 Nov - 16:19

Derek s’en était donc retourné au Green Block après sa thérapie en passant par la case « guide touristique ». Il avait quitté Swann un peu précipitamment, mais cet infirmier avait le don de le mettre mal à l’aise, comme la majeure partie du corps médical à vrai dire. La jeune femme, au contraire et étonnamment, ne lui avait pas donné cette impression. En tout cas il connaissait et appréciait assez sa sœur pour que la ressemblance physique l’influence quelque peu. Et puis il était curieux de savoir où avait bien pu passer Joane ! S’il y avait bien une personne qui devait le savoir, c’était la nouvelle venue, en tout cas si elle avait été transférée. Car si elle la jumelle Blake faisait partie des nombreuses rumeurs de disparitions qui hantaient les couloirs, il était certain que jamais il ne la reverrait. Ils allaient devoir en discuter plus tard, après le souper, seul moment où ils étaient plus ou moins libres de faire ce qu’ils désiraient. En attendant cela, l’homme rejoignit deux résidents et s’immisça dans leur partie de cartes sans qu’un grand nombre de mots ne soient échangés. Ce n’était pas tant la société des autres qui importait ici, mais plutôt le jeu et le plaisir et l’échappatoire qu’il procurait. Réussir à se concentrer sur quelque chose était déjà un exploit en soit certains jours et lorsqu’il y arrivait, il en tirait une satisfaction sans pareille. Il avait l’impression de faire quelque chose de constructif et qui l’aidait à aller de l’avant. Qui gagnait importait peu, le principal était la réflexion en amont.

Il resta donc une bonne partie de la matinée à jouer jusqu’à ce que l’heure du déjeuner arrive. Il fut déçu de ne pas voir arriver Swann qui devait sûrement être en pleine paperasse administrative mais il n’eut pas le temps de réfléchir plus longtemps à la question qu’une infirmière venait le prévenir qu’il avait rendez-vous au Bâtiment Administratif à la fin du repas. Interloqué et ne sachant trop quoi penser de tout cela, l’homme se renferma sur lui, les sourcils froncés, s’inquiétant sérieusement de la suite des évènements. Pourquoi voulait-on le voir ? Est-ce que quelque chose était arrivée à une personne de sa famille ? Est-ce qu’il allait être transféré autre part ? Au Black Block ? Ou pire…. Toutes ces pensées déferlaient sur lui sans qu’il ne puisse les arrêter. Sa paranoïa reprenait lentement le dessus et c’est légèrement tremblant et angoissé, les lèvres serrées et la mâchoire crispée, qu’il s’avança d’une démarche incertaine à travers le parc. On le fit attendre encore dix longues minutes qui furent une véritable torture avant de l’introduire dans le bureau de l’assistant du directeur. Ce dernier lui expliqua que son psychiatre depuis tant d’années, le Dr Andrews, avait été contraint de démissionner pour raisons personnelles.

Derek s’était préparé à beaucoup de choses, mais pas à cela. C’était un monde qui s’écroulait, son monde, lui à qui on arrachait le seul repère stable qu’il pouvait avoir dans cet asile. Il était totalement abasourdi et n’entendit même pas la suite du discours, n’écoutant plus, retenant des bribes d’informations incohérentes. Il était seul maintenant, seul contre tous. Il s’était fait un allié en la personne de ce médecin qui le comprenait et le connaissait par cœur. Il n’arrivait pas à s’imaginer recommencer tout le chemin, encore une fois, avec un autre docteur. Non, ça serait beaucoup trop dur…. Cependant, à nouveau, il fut coupé dans ses pensées par la voix insistante du sous-directeur qui lui annonçait qu’il pouvait disposer. Sans un mot, l’ancien déménageur se leva et sortit de la pièce à pas lent. Il avait vaguement retenu qu’il allait devoir revenir en milieu d’après-midi afin de rencontrer le remplaçant du Docteur Andrews. Cette idée ne l’enchantait guère, mais il fut résigné lorsqu’il arriva à sa chambre.

Il y passa une heure à cogiter sans pouvoir se résoudre à arrêter avant qu’une personne ne fasse irruption dans la pièce. Il était assis sur son lit, les jambes allongées, son visage rivé sur le mur en face de lui, le regardant sans le voir. Il tourna violemment la tête vers l’intrus, le fusillant du regard avant de constater qu’il s’agissait d’une belle rousse flamboyante qui se présenta rapidement comme étant son médecin. Elle ne perdait pas de temps ! Venir le voir comme ça et entrer dans sa chambre sans même frapper ! Il n’aimait pas ses manières et il fit en sorte qu’elle le comprenne bien rapidement…


- Il me semblait que nous avions rendez-vous dans 15 minutes au Bâtiment Administratif. Qu’est-ce que vous foutez là ? J’ai perdu bien des libertés en étant interné ici, mais pas encore celle d’avoir une vie et une sphère privée. Frapper à la porte et ne pas entrer avant d’y avoir été invitée, vous en avez déjà entendu parler ?

Ca commençait mal, très mal même, entre eux. De Nmesis avait beau être d’une sensualité à faire baver des plus farouches que lui, cela ne l’atteignait même pas. Certes, elle était belle, à tomber même et Derek en aurait volontiers fait son quatre heure s’il avait été dehors. S’il avait été « sain d’esprit » aussi. Mais là, cette idée ne lui effleura même pas l’esprit. Elle était simplement une étrangère qui se permettait des familiarités avec lui comme s’ils se connaissaient depuis toujours. A croire qu’elle ne savait pas qu’il mettait un temps incroyable à faire confiance aux gens, d’autant plus si ces derniers lui faisaient une première impression défavorable. Et tel était le cas avec la nouvelle psychiatre. Ils allaient s’amuser !
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Olympe De Nmesis
Psy & Dracula
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MessageSujet: Re: premie patient. (pv derek)   premie patient. (pv derek) EmptyDim 28 Nov - 21:57

    L’homme est allongé sur son lit lorsque j’entre. Il semble me fusiller du regard mais toujours impossible je ne sourcille même pas. Après mon petit discours de présentation, je devine déjà qu’il déteste que je sois face à lui. Pour ce genre de malade perdre l’ancien médecin est une étape qui se passe plutôt mal. Ils perdent leur confident, ils voient que leurs travails est réduit à néant et il commence à croire que le monde entier est contre eux, c’est trop facile avec ce genre de cas. Quoi qu’il arrive de toutes manières c’est le médecin qui a toujours raison. Mais si je continus de penser à cela, je risque de laisser un sourire sombre m’échapper.
    Reportant mon attention sur lui, je l’observe sans rien dire. Si la chose m’intéressait plus que cela j’aurais de suite vu que c’était mon genre, mais je m’en fiche de ce genre de chose. L’obsession du sang est toujours plus grande et plus pénétrante. A vrai dire je dirais même que je la préfère, malheureusement aurais-je dit quand j’en avais encore honte. Mais aujourd’hui…aujourd’hui désormais j’avais changé cette vision de ma maladie.

    Sans réagir à son petit discours je compris bien vite que tout cela débutait mal. Un mal pour mon bien. S’il me déteste, ce sera encore plus facile. La paranoïa pourrait même jouer en ma faveur si je venais à…prendre un peu de sang. Mais ne pensons pas à cela.

    -J’ai prévenu les infirmiers de vous avertir. Je ne pouvais pas vous recevoir dans mon bureau. D’un naturel désordonné j’ai quelque peu étalé pas mal de dossier hier soir pour savoir de qui je devais m’occuper désormais. Je n’ai pas eu le temps de ranger. Si vous le voulez cependant je peux refaire une entrée à votre convenance.

    Me redirigeant vers la porte je m’apprête à l’ouvrir avant de sortir mais je m’arrête et me tourne vers lui.

    -Ou alors je vous propose de rentrer dans mon bureau sans frapper. Comme cela nous serons quittes.

    Je souris en bon médecin qui ne veut que faire son job pour la gloire d’aider les autres sans n’en recevoir aucun honneur.

    -Je ne suis pas là pour m’opposer à vous ou encore passer mes journées à combattre avec quelqu’un qui n’a pas envie de ma présence. Je suis loin d’apprécier de jouer les don quichotte face au moulin. Nous pouvons commencer ? Ou je m’en vais directement ? Ce n’est pas moi qui risque de passer au Black Block. Mais je peux essayer de vous aider à ne pas y aller.

    La franchise horrible et déconcertante. Une manière aussi de le provoquer. Voyons voir directement ce que je peux tirer de lui.


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Derek Baxter

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MessageSujet: Re: premie patient. (pv derek)   premie patient. (pv derek) EmptyVen 3 Déc - 21:24

Derek fixait son nouveau psychiatre sans un mot, sans aucune expression sur son visage. La seule partie de son être qui semblait encore vivante était ses yeux qui flamboyaient littéralement. De colère premièrement, mais également de défi. Il était fou pour le monde extérieur, un schizophrène paranoïde qui n'avait pas sa place dans la société. On l'avait donc mis à l'asile, là où il devait être selon les médecins et sa famille. Enfermé depuis trois ans à voir sa liberté aller et venir comme une vague sur la plage, croyant toujours l'atteindre alors qu'il ne faisait que l'effleurer du bout des doigts sans jamais réussir à l'agripper. Il était fatigué de devoir constamment transiter entre le Sweet Looney et le Green et quelques instants plus tôt il aurait pu baisser les bras. Cependant, l'attitude de De Nmesis le courrouçait et lui donnait encore plus envie de sortir de là au plus vite! Elle le prenait pour un enfant et il avait horreur de ça. Il avait encore toutes ses facultés intellectuelles et il ne supportait pas qu'on le prenne pour un crétin! Il ne pouvait sortir sans être guéri, soit, c'était un fait et donc jusqu'à ce jour qu'il attendait tant, l'Apathéïa Asylum était sa maison, son refuge, surtout sa chambre. Il ne supportait pas qu'on vienne s'immiscer ainsi dans son monde sans y être invité. Elle s'imposait à lui, par le simple fait d'être dans cette pièce, mais aussi en remplaçant le Docteur Andrews. Tout cela était inadmissible pour Derek qui trouvait que leurs relations partaient vraiment du mauvais pied.

Cependant, il l'écoutait avec attention, maintenant qu'elle était là, autant voir les conneries et les banalités qu'elle pourrait lui sortir. Ca lui permettrait de cerner lui aussi le personnage, car après tout, autant le médecin devait en savoir un maximum sur son patient, autant ce dernier souhaitait également ne pas confier sa vie à n'importe qui! Derek enquêtait, à sa manière, en analysant, comme son esprit parfois embrouillé le lui permettait, les attitudes et réactions de celui ou celle qu'il avait en face de lui. Il resta donc silencieux, croisant les bras sur son torse, la fixant comme jamais on n'avait dû la fixer. Toute la frustration, la rage et la détermination du résident se manifestait dans ce simple regard. Il rit à son petit discours avant de lui répondre d'une voix cassante et dénuée de toute chaleur. Son ton était moqueur et il lui faisait bien comprendre qu'il n'en avait strictement rien à faire d'elle ou de sa pseudo-gentillesse.


- Je ne me permettrais pas. Je suis peut-être barge, mais j'ai encore une certaine éducation. On n'est pas des animaux.

Il la prenait de haut, c'était un fait, mais le sans-gêne de la jeune femme lui était insupportable! Le petit sourire qu'elle fit eut le don de l'énerver encore un peu plus alors qu'il tentait de ne rien laisser transparaître. Il réussi à rester calme, se contentant de l'écouter jusqu'à ce qu'elle finisse de parler. A ce moment, un silence s'installa, bientôt brisé par un rire sonore de l'homme. Il se passa une main sur le visage en s'ébouriffant les cheveux au passage, avant de regarder Olympe un large sourire en coin se dessinant sur ses lèvres.

- Vous êtes sans aucun doute nouvelle puisque vous croyez bon de me menacer du Black Block alors qu'il n'y a que les criminels dangereux qui y sont parqués. Moi je suis juste cinglé, je n'ai tué personne.

Il se foutait de sa gueule, c'était un fait. Elle pensait tout savoir sur le fonctionnement de l'Asylum, sur lui? Mais qu'elle essaye donc de l'intimider! Elle ne connaissait rien, absolument rien et elle s'en rendrait rapidement compte. L'institut avait ses propres règles, ses propres lois qu'il fallait savoir suivre ou transgresser afin de survivre. Cela s'appliquait bien sûr aux patients, mais également au personnel, il ne fallait pas qu'elle l'oublie. Il continua à rire, d'un rire sombre et sans joie, encore quelques instants avant de réussir à se reprendre. La question était maintenant de savoir s'il souhaitait continuer ou pas cette conversation. A vrai dire, l'envie ne lui manquait pas de l'envoyer franchement bouler, mais comme à chaque écart de conduite, cela serait noté dans son dossier et il reculerait encore d'un pas sur le chemin de sa liberté. La psychiatre n'était pas la seule à avoir une idée fixe derrière la tête et cela était bien plus motivant que le désir d'avoir le dernier mot. Il se devait de finir cette séance qui s'annonçait pour le moins houleuse, même si cela allait lui en coûter pour reste le plus neutre et le plus calme possible. Après un long silence, il se décida et lui montra une chaise d'un geste de la main. Dans moins d'une heure, il serait débarrassée d'elle, c'est ce qu'il tenta de garder en tête alors qu'il regrettait déjà sa décision...
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Olympe De Nmesis
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MessageSujet: Re: premie patient. (pv derek)   premie patient. (pv derek) EmptyMar 7 Déc - 23:04

    Il y a quelque chose d’étrange face à lui. J’ai choisi la psychiatrie pour deux raisons. La folie et ma curiosité pour celle-ci. Une curiosité maladive et totalement personnelle. Baxter a une folie que je semble reconnaître. Oui, l’impassibilité de ses traits largement mis en avant par son regard. Quelque chose de flamboyant à cause de la colère et du défi. La folie doit être enfermée selon l’avis des plus saints d’esprit, j’estime que la folie a autant sa place dans ce monde que la nature elle-même. Après tout ce sont des erreurs qu’elle a fait naître et c’est donc naturel de les laisser vivre. Mais certains n’ont pas la force, c’est si facile d’être enfermé ou d’enfermer les autres. Personnellement j’ai depuis longtemps abandonné l’idée de m’enfermer, oui, bien assez de prison lors de mon enfance. La liberté est primordiale surtout quand le sang est une obsession. Un besoin malsain que l’enfermement fait grandir de plus en plus. Un instant, son sang, n’est plus vraiment ma préoccupation première mais son esprit…son esprit c’est autre chose.
    Peu à peu, je compris que ses veines ne m’intéresseraient pas, qu’il y avait d’autres possibilités. Ce n’est jamais bon lorsqu’un esprit malsain rencontre un autre qui est fou. En tous cas chez moi, car il y a un besoin évident de défier, de provoquer, de voir à quel point lequel est le plus dangereux. Rho Olympe, tu abuses. Comme toujours. La dernière les pseudos vampire ont eut vraiment peur quand j’ai ouvertement défié leur petit chef. Je sais bien qu’il ne faut jamais contrarier les fous, mais en ne faisant rien de plus que vivre, je me contrarie moi-même. Et je vous le rappelle, je ne suis pas une femme à l’esprit totalement sans accroc.

    Il faut arrêter de jouer au gentil médecin qui ne rêve que d’aider son patient, le prendre pour un gosse est insultant. Non…Il défend son territoire, un besoin maladif d’avoir quelque chose à lui. Cette chambre dans un asile, son seul espace, il n’y est pas libre mais il veut avoir quelques droits tout de même. Intéressant…et puis il faut le dire, je suis venue exprès pour le déstabiliser et au final je me rends compte que ce n’est pas le patient qu’il fallait que je choisisse en premier. Il y a eu un autre médecin avant, un autre qui est partit. Il est impossible de savoir quoi que ce soit si ce n’est les notes du médecin et franchement je n’ai fais que survoler. Cela débute d’une manière que je n’aurais pas crue. Dans l’hostilité la plus totale….
    En tous cas il m’a écouté, avec attention je devrais dire. Se prépare-t-il peut être à s’imposer. Mais a-t-il le choix ? Je le laisserais volontiers sombrer tout seul, un peu plus chaque jour s’il désire uniquement me tenir tête. Je suis curieuse mais pas au point de vouloir m’ennuyer, non. Ce qui m’intéresse c’est découvrir pas stagner durant des jours face à un mur. C’est trop lassant. Ses yeux me fixent, je soutiens son regard, imperturbable. Personne n’a jamais osé tenir, lui semble plus disposer à le faire. Il est plein de rage et de frustration, déterminé aussi. C’est…fascinant. D’habitude le commun des mortels se résigne à faire attention avec moi mais les fous…les fous sont à ma hauteur puisqu’ils sont tout aussi dérangés que moi !

    Un sourire s’élargit sur mes lèvres dès qu’il lance sa première phrase, mon regard dans le sien je ne bouge pas, pas un mouvement. A mon tour de montrer l’impassibilité de mes traits et un regard qui fourmille d’une flamme de défi. Je ne me laisserais pas faire, lui non plus. Ce sera court si cela m’ennui mais peut être que…peut être que cela pourrait être enfin un peu plus amusant que tout ce qui s’est passé jusqu’à présent.
    Il est vrai que ma nature sans gène sera toujours présente. Je n’y peux rien, je suis ainsi. Toujours à vouloir être présente quoi qu’il arrive. Une manière de prouver que rien ne peut m’atteindre si ce n’est les défauts de mon organisme. Lorsqu’il se fout de moi, un sourire nait aussi sur mes lèvres. Si tu savais mon petit comment je me fou de l’organisation de cette baraque de fou. Je ne sais rien de cet endroit je n’ai fais que survoler les informations, c’était une bonne planque pour moi et c’est cela le principal. J’aurais du patienter une semaine pour tout lire, reprendre le travail de l’ancien psy et j’aurais surement péter un câble dès le troisième jour. Qu’importe au final. Il vaut mieux apprendre sur le tas que de trop préparer les choses. Après on serait presque déçu que cela ne se passe comme prévu.

    Il me montre une chose, sans le quitter du regard, je vais m’assoir, silencieuse. Avant de prendre place je lui demande une petite chose.

    -Si vous faites un effort, j’en fais un aussi.

    Je m’assieds. Désormais l’illusion de la gentille doctoresse a disparut, il n’y a plus qu’une femme face à lui au visage imperturbable. Croisant les jambes je pousse un soupir.

    -Je ne suis pas fan de jouer les gentilles et de dire que tout ira mieux dans le meilleur des mondes. Les vrais visages sont plus intéressants.

    La franchise de ma voix lui révèle sans détours que je le considère autrement que comme un pauvre patient fou qui a besoin de parler sur son mal être. Si cela ne lui convient pas et bien…il va falloir qu’il s’y habitue. Après tout c’est ce qu’il veut non ? Je ne suis pas miss savante qui a déjà apprit sa leçon non, au contraire.

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Derek Baxter

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MessageSujet: Re: premie patient. (pv derek)   premie patient. (pv derek) EmptyLun 3 Jan - 21:18

L'homme continuait à fixer la psychiatre avec intensité, cherchant un quelconque indice dans sa physionomie qui pourrait l'aider à comprendre qui elle était vraiment. En tout cas, elle semblait en avoir vu d'autres étant donné qu'elle restait tout aussi imperturbable que lui. Stoïque, seuls des sourires vinrent casser le masque de marbre de son visage, ce qui provoqua un drôle de sentiment chez lui. Elle n'était pas comme les autres, peureuse, effrayée, faussement sûre d'elle, attentive, gentille ou encore complètement sadique. Non, elle était différente et il ne savait pas encore pourquoi. La seule certitude était que, quelque part, il sentait qu'elle lui ressemblait un peu et il ne comprenait pas pourquoi ce sentiment s'était imposé à lui comme une certitude. Elle était médecin, elle ne pouvait être totalement comme lui, si? Après tout, plus rien ne l'étonnait dans cette maison de fou, bien qu'il fut conscient que jamais une personne présentant des troubles graves du comportement ne pourrait être engagée, du moins c'était ce qu'il espérait. De Nmesis était un mélange savant et complexe de tant de choses qu'il lui faudrait du temps pour percer à jour tous ses mystères, ce qu'il était bel et bien déterminé à faire. Une égale, une adversaires pas encore totalement ennemie, mais pas une amie non plus, un simple jeu qui pourrait égayer un peu sa morne et plate existence entre ses murs ennuyeux. Une distraction, voilà ce qu'elle allait être pour lui, ainsi que son passeport pour la sortie et le monde réel qu'il attendait avec impatience. Elle allait le faire sortir de là, qu'elle le veuille ou non.

Il la regarda s'asseoir sans prononcer un seul mot, l'écoutant avec une attention toute particulière tandis qu'elle lui demandait quelque chose. On en était déjà là? Même pas deux minutes écoulées et des requêtes étaient mises sur la table? Il lui aurait donné bien plus de temps que ça avant de jouer à ce petit jeu-là, qu'il soit pour se rassurer elle ou pour tenter de l'avoir lui. En tous les cas, le piège ne prenait pas et c'est avec un simple hochement de tête qu'il acquiesça pour lui faire plaisir et la convaincre qu'il n'allait pas faire autant de difficultés que prévu. Le visage toujours aussi fermé de Derek s'était quelque peu crispé jusqu'à ce qu'elle finisse son discours en soulevant un pan de sa pensée pour lui montrer sa vision des choses. Voilà qui commençait à devenir intéressant... Au moins n'était-elle pas complètement faux-cul, ce qui leur faisait un point commun en plus car l'homme ne se gênait jamais de dire le fond de sa pensée, sauf lorsqu'il lui était nécessaire de se taire. Elle souhaitait voir de vrais visages? Elle n'allait pas être déçue! Lentement, le patient tourna sa tête vers la psychiatre, plongeant ses yeux dans les siens de manière presque malsaine et perverse, comme s'il savait qui elle était réellement au fond.


- Votre franchise vous fait marquer un point, bravo docteur. Je préfère nettement la vérité aux mensonges inutiles qui ne me feront de toutes façons jamais avancer. Je ne veux pas de carotte sur un bâton pour me faire languir, je préfère voir le chemin qu'il me reste à faire de mes propres yeux.

Il fit une pause de quelques secondes avant de reprendre sur son ton sombre et grave qui le caractérisait tant.

- Je vous préviens, je n'aime pas faire semblant non plus. Oubliez le gentil petit aliéné, je ne suis pas non plus un monstre, ni un enfant de cœur. Je suis juste un fou, gardez ça en tête.

Ceci étant dit, il se reconcentra sur son mur, ses bras se décroisant pour venir se poser sur ses cuisses. Il préférait la mettre au parfum tout de suite, surtout si elle n'avait pas lu son dossier comme cela semblait être le cas. Etrange technique que celle-ci, de ne pas connaître le patient avant de venir le voir, de ne pas chercher à en savoir un maximum sur lui. Peut-être voulait-elle se faire sa propre idée, sans être influencée par de quelconques préjugés? Un peu incertain et dangereux comme façon de faire, surtout lorsque l'on tombait sur une personne comme Derek qui pensait de plus en plus qu'il n'avait décidément plus rien à perdre. Autant la flamme du combat éternel l'animait comme jamais, autant le fait de ne pas voir ses efforts récompensés le détruisait à petit feu. Il alternait ces deux états d'esprit avec une fréquence et une violence qui augmentaient un peu plus chaque jour. Bientôt, il sentait que le point de non-retour pourrait pointer le bout de son nez.
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Olympe De Nmesis
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MessageSujet: Re: premie patient. (pv derek)   premie patient. (pv derek) EmptyMer 5 Jan - 10:56

    Il m’observe, son regard est troublant. Non pas qu’il me met en émoi mais parce qu’il m’empêche quelque peu de penser à mon but premier. J’y décèle quelque chose, quelque chose que je n’ai jamais vu chez aucun autre patient, quelque chose que je vois parfois dans le miroir. Que cherche-t-il à voir sur moi ? Deviner celle que je suis, trouver le détail qui lui servira pour comprendre ? Nous sommes imperturbable, n’est ce pas là le pire ? De savoir que nous en avons vu bien assez pour ne plus nous troubler et détenir une maîtrise certaine de nous même. Enfin jusqu’à l’explosion pour ma part d’une domination malsaine sur les autres et d’un besoin vitale de faire peur, horriblement peur à ceux qui osent avoir une leur d’effroi dans le regard. La peur c’est là peut être ce qui m’énerve au plus haut point, moi qui n’en connait pas un instant le sentiment. Et lui, lui il n’en fait absolument pas preuve alors que son regard se soutient au mien.
    Que va-t-il arriver avec celui là ? Autre chose que le piège que je tends d’habitude aux patients ? Peut être. Ils n’ont jamais été ainsi face à moi, au point de faire tomber ce masque de gentil docteur si facilement et pour une fois et pas dans le but de révéler au malade qu’il peut hurler au loup, personne ne le croira, cherchant ainsi à plonger l’autre dans une peur paranoïaque qui m’aiderait plus encore à en terminer. Non aucun n’a fait tomber le visage de la psy agréable ainsi.

    Je ne sais pas vraiment ce qu’il peut lire sur mes traits, son regard me semble essayer de savoir ce que je peux révéler. Mais si le siens se tait de toutes révélations, le mien suit le même chemin. Qu’envisage-t-il ? Je suis prête à un tout nouveau jeu avec lui s’il le désire. Un esprit fou contre un autre. La nature fait si bien les choses parfois. Va-t-il espérer se sortir d’ici grâce à moi ? Oh il va falloir du temps pour qu’il me convainque d’une telle chose.
    Il hoche la tête. Je souris, un sourire signifiant ne joue pas à ça. Je déteste que l’on me dise oui en pensant autre chose. Ils font tous cela. Hors avec les mots qui suivent, je sais que j’ai touché. La vérité, rien de plus que la vérité. N’est ce pas la meilleure chose à faire ? Au moins, je ne suis pas comme les autres docteurs qui promettent et qui ne font jamais rien ! Prenant le patient pour un imbécile au bord de la fragilité.
    Il tourne son visage et me regarde, malsain, pervers. Sa pupille ne me fait pas plus réagir que tout à l’heure, je laisse juste un sourire amuser glisser sur mes lèvres. Il semble savoir qui je suis, savoir qu’au final je suis à son identique. Intéressant…

    Ses paroles étirent mes lèvres dans un sourire qui dévoile une petite malformation de mes canines. Légèrement plus pointue qu’il ne le faudrait mais ce genre de chose peut fort bien passer inaperçue. Est-ce de la satisfaction ou de l’amusement qui glisse sur mes traits ? Non, je crois que cela n’est qu’une expression malsaine d’un diable prêt à s’engager dans une relation toutes particulière.

    -Fou ? Mais qui ne l’est pas ? La folie est une chose commune et bien simple. Vous ne croyez pas ? La folie a bien des visages. Mais tout le monde en éprouve un jour le sentiment, c’est le propre de l’homme que d’être fou.

    Croisant les jambes, je pose mes mains sur mes genoux, jouant avec le stylo entre mes mains.

    -Par quoi commencer ? Me raconter votre vie dans un long monologue comme le veut une séance chez un psy ? Vous vous doutez bien que ce serait nous consigner encore dans deux rôles trop joué. Le gentil docteur qui écoute son pauvre patient. Alors il serait peut être préférable de converser comme il se doit. Après tout, si vous souhaitez sortir d’ici ce n’est pas en vous faisant inlassablement parler que nous arriverons à quelque chose Monsieur Baxter.

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Derek Baxter

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MessageSujet: Re: premie patient. (pv derek)   premie patient. (pv derek) EmptyJeu 6 Jan - 13:30

La jeune femme n'arrêtait pas de sourire, ce qui troubla fortement Derek, même s'il n'en laissait rien transparaître. S'amusait-elle de son état? Du fait qu'il soit à sa merci, fragile et consigné, enfermé jusqu'à ce qu'elle daigne bien lui donner l'autorisation de sortie? Il y avait peut-être un peu de cela, mais il sentait quelque chose d'autre derrière ces lèvres finement étirées. Le visage du patient faisait des allers-retours entre son mur blanc et le visage d'Olympe, perdu, ne sachant que penser d'elle. C'était un sentiment dont il avait horreur et c'était bien pour cette raison que le départ du Dr. Andrews l'avait tant affecté. Au moins avec lui, il savait à quoi s'en tenir, quelles étaient les règles du jeu, alors que là... Il devait tout réapprendre et, se dit-il, vite. Une sorte de signal d'alarme lui avait dicté cela, comme si c'était là son seul moyen de se sortir de cet enfer, sa seule planche de salut. A peine avait-elle passé le pas de sa porte et fait intrusion aussi bien dans sa chambre que dans sa vie, que déjà elle chamboulait tout ce qu'il avait connu jusque-là. Elle ne savait rien sur rien, que ce soit sur l'Asylum ou sur lui et pourtant, malgré tout, elle arrivait à rester imperturbable et à imposer sa présence sans le moindre effort. Une sorcière qui ne charmait pas mais subjuguait par le vice et le malsain qui l'entouraient tel un halo obscur. Il y avait définitivement bien des choses à apprendre sur elle, autant qu'elle devrait en apprendre sur lui.

D'ailleurs il se demandait seulement si elle savait de quoi il souffrait alors qu'une sensation étrange commençait à lui embrumer le cerveau. Et merde! Il connaissait ce phénomène et il ne comptait même plus le nombre de fois qu'il l'avait subi depuis son adolescence. Avec tout les évènements de la journée, la rencontre avec Swann, sa convocation chez le directeur-adjoint et l'arrivé de la psychiatre, il en était arrivé à oublier de prendre ses cachets. A vrai dire il n'avait pas oublié, il n'avait simplement pas été là lors de la distribution et il se demandait à présent pourquoi personne ne le lui avait rappelé. Voilà qu'il commençait à doucement entrer dans son délire paranoïaque, se sentant subitement persécuté par le personnel soignant. Bientôt, il sentirait des picotements dans sa main, des fourmilles annonciatrices de son futur délire. Non pas ça... Il devait éviter de partir maintenant, alors que De Nmesis était encore dans la pièce. Il fallait qu'il se change les idées, qu'il se concentre sur autre chose que la terrible perspective qu'elle le voit dans un tel état. Ce serait lui donner trop de cartes en main dès le début, il ne pouvait pas se le permettre. Il se leva donc avec lenteur tandis qu'elle reprenait la parole et commença à arpenter sa chambre d'un pas mesuré, rangeant le fouillis environnant. Au moins cela pourrait-il le calmer jusqu'à ce qu'elle se décide à partir et sinon.... Sinon elle assisterait bien rapidement à une crise qui s'annonçait plutôt difficile à gérer.

Ce qu'elle dit eu le don de le faire sourire, un sourire en coin et sans joie qui exprimait bien qu'il pensait de la même manière qu'elle. Oui, tout le monde était fou à un moment donné de sa vie, sauf que certains se le cachaient si bien qu'ils n'avaient pas à craindre d'être enfermés. Derek lui était trop honnête, ou trop sévèrement atteint, pour contrôler tout ce qui l'animait et pour ne pas s'exprimer, même si cela passait par un délire paranoïaque. Alors qu'il débarrassait son lit de plusieurs ouvrages qu'il rangea dans sa table de nuit, il s'arrêta, secoua son bras gauche qui s'engourdissait décidément bien trop vite, et fixa son regard sur le médecin. Ne pas céder, pas maintenant, pas trop vite. Cependant, cela commençait à devenir de plus en plus difficile. Il était troublé par tout ce qui s'était passé et les mots qu'elle prononçait ne l'aidaient pas.


- Si vous ne voulez pas que je parle, que voulez-vous que je fasse alors?

A cet instant, il ne comprenait pas où elle voulait en venir et son esprit embrumé par la maladie ne l'aidait pas. Il secoua son bras à plusieurs reprises encore avant de s'asseoir sur son lit, ramenant ses genoux à lui et y enfouissant sa tête durant quelques secondes. Il fallait qu'il se calme, il ne pouvait pas arriver maintenant! Il prit de grands inspirations et releva son visage, la mâchoire crispée et le corps tendu, déterminé cependant à ne pas lâcher le morceau. Il finirait par perdre la bataille, soit, il le savait. C'était toujours le cas. Mais il ne la perdrait pas devant elle, elle verrait la détermination qui l'animait et la force qu'il avait encore de mener son combat contre ses démons intérieurs. Il fixa son regard clair sur elle, plongeant dans ses yeux et y mettant toute sa concentration alors qu'il attendait qu'elle lui réponde.
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Olympe De Nmesis
Psy & Dracula
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MessageSujet: Re: premie patient. (pv derek)   premie patient. (pv derek) EmptyDim 9 Jan - 11:03

    C’est étrange. Son regard oscille entre le mur et moi. Pense-t-il que je me moque de lui ? Oh je n’ai jamais été aussi franche, je n’ai jamais été aussi intriguée par un patient. Je n’ai jamais autant considérer quelqu’un comme mon égale. La folie reconnait la folie. Il se sait malade, je sais que je le suis aussi. A une différence près, ma folie peut être emprisonnée, contrôlée, manipulée jusqu’à une certaine limite. Ma maladie a des raisons plus lointaines qu’un esprit fatigué, la porphyrie est dans mon sang, mes gènes, la sienne est simplement dans sa tête. Mais je ne jugerais pas qui est le plus fou ou le plus mal en point.
    Ne rien savoir c’est peut être le danger le plus sur pour parvenir à tout comprendre. Au moins il n’y a aucun préjugé. Si j’avais lu dans les détails son rapport, j’aurais pu à loisir me laisser souffler par son ancien docteur tout ce qui fait de cet homme un fou. Hors je n’aime pas apprendre par quelqu’un d’autre ce que je peux découvrir par moi-même. La violence, je veux la voir moi-même. La peur, la crainte, le rejet, enfin toutes ses choses, qui, font que, les fous sont fous. Mais même si ce n’est pas cela que je désire voir immédiatement, je ne peux m’empêcher de le regarder de ce visage imperturbable, de l’observer avec minutie, de lui montrer ouvertement qu’il ne doit pas me craindre, s’il veut se sortir de là, il faut qu’il me montre, qu’il joue avec moi…à ce jeu malsain qui caractérise les esprits fatigués. Mais quel est ce jeu ?

    Il doit apprendre sur moi, autant que je pourrais en apprendre sur lui. D’égale à égale et il pourra comprendre alors comment sortir d’ici. Peut être sa paranoïa ne lui en donnera pas la capacité, peut être qu’il ne pourra pas y arriver, ce serait dommage, moi qui le trouve si fascinant, je serais triste de voir qu’il ne peut pas, qu’il n’y arrive pas.
    Oh bien sur je ne suis pas idiote. Si je n’ai pas lu en détail son dossier, je sais de quoi il souffre. Je l’avais choisi pour cela, les schizophrènes paranoïaques sont des proies faciles, surtout quand l’état est chronique. Personne ne les croit plus, les gens essayent de les excuser dans leurs délires et il est si facile de leur faire peur, à tel point, qu’ils n’osent même plus sortir de leurs coins, se retranchant à tel point, qu’après…ah…après.
    Je l’observe, il semble devenir plus inquiet, il range, il tourne et retourne dans la chambre et lorsqu’il plonge son regard dans le mien, je le fixe avec une attention toute particulière. Peut être que rien ne transparait sur son visage, peut être ai-je appris trop vite à reconnaitre quand cela ne va pas. Peut être parce que j’ai connu tant de fois ce sentiment enfant qu’aujourd’hui je reconnais ce genre de chose, comme si, cela me faisait me rappeler que je suis pire qu’un monstre.

    A ses mots, je perds mon sourire, je perds la force que j’impose, je la laisse s’éclipser lentement avant de rester, toujours sans expression, à le regarder. Je le laisse fondre dans mon regard, je lui laisse découvrir l’autre visage, celui que je cache avec le masque du médecin. La femme malade, qui n’a plus rien à perdre, plus à rien à gagner mais qui arrive encore à se faire intriguer par un patient.

    -Je veux que nous parlions. Si je pose des questions, vous avez libre droit d’en poser aussi comme vous avez le droit de mentir ou d’être franc. Je posséderais ses mêmes droits.

    Poussant un soupir, je décroise mes jambes et l’observe en retombant en arrière sur la chaise. Ma tête me fait un peu mal, le sang manque, cela m’épuise. Me rend moins prompte à jouer les femmes imperturbable, il y a une fatigue évidente qui glisse alors dans mes yeux, une fatigue puissante qui vient tinter le blanc en rouge, je le sais je le sens.

    -J’ai une maladie qui m’épuise. Son nom ne vous dirait rien, c’est un problème génétique. Mais la vie a fait que mon esprit s’en est tant et si bien accommodée que je n’ai pas peur d’elle, je vis avec, je la supporte, elle est l’ennemie autant que l’amie. Ma mère voulait que j’en aie peur et honte mais j’ai changé ce genre d’idée dans ma tête. Avez-vous peur de votre maladie ? Avez-vous honte ?

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