Inside Insanity
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La vie à l'intérieur et à l'extérieur d'un asile qui renferme plus de secrets que l'on ne pourrait le croire....
 
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 La nuit, dans les couloirs...

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Hanae Gray

Hanae Gray


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MessageSujet: La nuit, dans les couloirs...   La nuit, dans les couloirs... EmptyLun 2 Aoû - 11:47

**Premier Post**

Hanae Gray tremblait. Regardant autour d’elle d’un air apeuré, elle ne pouvait retenir le mouvement convulsif de ses mains fines, qui peu à peu se transmettait au reste de son corps. Les lèvres si serrées qu’elles en devenaient un simple trait rougeâtre, les muscles autant crispés que possible, les yeux fermés de toutes ses forces, la jeune femme était assise au bord de son lit, se balançant doucement d’avant en arrière. Tout ceci pour ne pas affronter la terrible réalité. Elle était en train de refaire une crise, c’était évident.
Dire qu’elle n’avait quitté le Black Block qu’il y a peu ! Il fallait à tout prix qu’elle évite d’y retourner… Là-haut, c’était un avant-goût de l’enfer, pour la jeune asiatique. Elle y avait une chambre, qui lui était presque réservée, vu la triste régularité de ses crises de nerfs. Un lieu exigu, aveugle de toute ouverture sur le monde, molletonné du sol au plafond, avec un lit simple… avec des sangles. C’était la seule solution que les prestigieux médecins avaient trouvés pour l’empêcher de se faire du mal : une chambre dénuée de tout objet dangereux pour l’intégrité physique d’une suicidaire aurait été une cellule capitonnée vide de toute autre objet. Oh, ils avaient essayé de l’enfermer dans un tel endroit. Mais sa claustrophobie –et les cris qui avaient accompagné la très grosse crise qu’elle avait poussés- avaient convaincus les infirmiers de l’anti-thérapie que constituait un tel traitement. Alors maintenant, dès qu’elle faisait une crise, elle était transférée là-bas, et attachée aussi sûrement qu’un tueur en série. Laisser une phobique en proie à ses peurs les plus terribles et sans aucuns moyens d’y remédier, c’est le moyen le plus sûr d’aggraver son cas, mais Lotus doutait que quiconque l’ait compris. Ou peut-être qu’ils s’en fichaient, tant qu’ils dormaient sur leurs deux oreilles…

Toujours était-il que chacun de ses séjours au Black Block l’avaient fragilisé. Elle commençait même à craindre le lieu en lui-même, et s’arrangeait autant que possible pour éviter les vagues de peur qui l’enveloppaient dès qu’elle était seule, en fréquentant autant de monde que possible (et en s’abrutissant de somnifères dès la nuit tombée, grâce à la complicité d’un réseau monté en secret et qui visait à lui faire parvenir les médicaments qu’elle avait quémandé à ses parents). Au moins quand elle dormait, elle n’essayait pas de se couper les veines avec des éclats de miroir, ou de s’étrangler avec sa propre chevelure.

Mais là, sans qu’elle ne sache pourquoi, la ration de calmants n’était pas parvenue à bon port. Est-ce qu’on l’avait dénoncée ? Est-ce qu’elle était découverte ? Peu importait, au fond. L’important, c’était que cette nuit, elle ne s’endormirait pas comme une masse. Et si elle ne se mettait pas à pioncer dès que sa tête touchait l’oreiller, elle laissait le champ libre à ses démons. Et c’était là qu’on en était : Hana, assise sur le bord de son lit, luttant de toutes ses forces pour ne pas se coincer les doigts dans sa porte de placard, ou encore se jeter de toutes ses forces contre les murs de sa chambre (c’est fou ce qu’on peut être inventif, quand se faire du mal est la seule manière d’être en paix avec soi-même). Craquer, c’était s’exposer à un nouveau séjour dans l’antichambre de l’Hadès. Il fallait qu’elle sorte. Qu’elle voit quelqu’un. Qu’elle parle.

Les larmes aux yeux, les lèvres tremblantes, l’américano-japonaise se leva d’un pas mal assuré et traversa la petite pièce en direction de la sortie. Hésitante, elle s’arrêta devant l’huis. Bien sûr, elle n’était pas censée se balader la nuit dans les couloirs de l’asile. Mais avec un peu de chance, elle tomberait sur une infirmière de garde qui serait sympa avec elle et qui ne la renverrait pas seule dans sa chambre. Les soignant(e)s dans ce genre ne faisaient pas légion, mais c’était beau d’espérer. Au pire, elle aurait un blâme. Une séance de plus chez un psy quelconque, pour tenter de comprendre ce qui n’allait pas chez elle. Encore une séance ou elle parlerait de tout, sauf de ce qui la gênait profondément, et où elle tenterait peut-être de séduire un infirmier ou sa psy, qui sait ? Chaque pas dehors la conduisait plus sûrement vers le diagnostic de la nymphomanie. Hanae savait qu’au dehors, on la traitait de lèche-botte, parce qu’elle parlait à tout le monde. De traînée, parce que ses frasques étaient parvenus aux oreilles de certains. On murmurait qu’elle se tapait divers employés pour pouvoir être mieux traitée, ou elle ne savait quoi encore. Personne ne comprenait. Personne ne pourraient comprendre si elle ne disait pas que la séduction, et au-delà de cela le sexe, c’était un des très rares moment où elle se sentait en paix. Parce que si l’autre ne la repoussait pas, cela voulait dire qu’elle n’était pas si horrible, si dégoûtante.

La main sur la poignée qu’elle seraait à s’en faire exploser les phalanges, Hana Gray pesa le pour et le contre. Quand elle se rendit compte qu’elle se mordait les lèvres jusqu’au sang, elle décida de sortir.

C’est ainsi qu’elle se retrouva en nuisette de soie noire, ses cheveux de nuit dénoués formant une cascade autour de son visage, à vadrouiller au hasard des couloirs de l’Asylum.
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Louison Favelle

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MessageSujet: Re: La nuit, dans les couloirs...   La nuit, dans les couloirs... EmptyLun 2 Aoû - 18:28

( 1er topic )

Louison était l’une des « petite nouvelle » de l’équipe d’infermières.
Après entretient, avec monsieur Simpson le directeur, elle avait été embauchée. A vrai dire ça n’avait pas été très compliqué. Les références de la jeune femme était bonnes, la lettre de son tuteur de mémoire très positive, et ses motivations apparemment en accord avec l’établissement. De plus le personnel manquait-le directeur ne l’avouait pas tout haut bien sûr- il était certain que cela commençait à poser des problèmes. Ceux-ci autant pour l’équipe que pour les patients.
Il avait donc prévenue mademoiselle Favelle, sans détour, peu de jeunes diplômés allaient au-delà du CDD. Bien sûr cette rencontre avait fait réfléchir la novice. Mais c’était bien elle qui avait fait les démarches pour venir ici. Non, personne dans sa famille n’était atteint d’une quelconque folie, qui aurait put justifier sa curiosité. Louison avait véritablement envie de découvrir cet univers si loin du sien. C’était inexplicable mais tout à fait bienvenu.
Elle avait belle et bien signé, la semaine suivante, pour six mois à Apathéïa Asylum.

Maintenant cela fait presque un mois que la jeune femme était entrée en service. Comme, dans tous les hôpitaux du pays, le travail fonctionne sur le mode des huit heures. Meilleur système élaboré pour assurer une présence constante du personnel. Faisant parti de la jeunesse, on lui confiait volontiers les gardes de nuits. Après tout elle avait le permis et elle était -pour le moment- sans enfant.
Trois fois par semaine, elle faisait donc du Minuit- huit heures, avec trois autres collègues. Ce n’était apriori pas les heures les plus difficiles à gérer. Car même les fous ont envie de rêver. Les débordements n’étaient donc pas aussi nombreux. Ce qui offrait un entrainement tout à fait utile et nécessaire.
Certes. Cependant, l’ambiance nocturne de ce genre d’établissement, est loin d’être apaisante. Le soleil ne peut plus éclairer les longs couloirs cernés par des fenêtres closent. Il n’y a plus de lumières dans les couloirs. Il n’y a plus de vie dans les couloirs. Juste leurs pas discrets qui répètent le même trajet jusqu’à l’aube. Les murmures pour confirmer la tranquillité de la zone. Les sons qui doivent se cacher pour ne pas déranger les dormeurs. C’est comme de vivre dans un autre espace temps.
Et parfois… au beau milieu de cette bâtisse apaisée, éclate une voix.
Dans ces cas là inutile de perdre son temps. Louison a très vite compris que la réactivité prime sur les émotions. Il faut être fort et sur tous les niveaux pour évoluer dans cet univers. C’est un monde dans le monde. Inutile d’appeler à l’aide. Tous les instincts de l’humanité coexistent bon gré mal gré. Alors la ligne de conduite est simple : être sur le qui-vive en permanence. Car qui peut prévoir ce qu’annonce un cri humain ? Mais il faut se méfier du silence également, en particulier à la lueur de la Lune.
Louison était dans le bâtiment GB. En trois semaines son sang froid à fait ses preuves. Ça ronde a commencé comme toutes les autres. Un jeudi soir, calme et un peu frais. Elle a rangé son sac dans son casier et mit la blouse réglementaire. Juste avant de vérifier ses poches, internes, externes. Il faut être armé. Une petite pharmacie disséminée sur son corps énergique. Des produits doux qui permettent de reprendre les choses en mains. La jeune femme préfère ne pas en user ceci dit. Touts ces individus y sont tellement habitués…

Elle était entrain de remonter le couloir des chambres du deuxième étage. C’est là qu’elle rencontra la patiente éveillée. Dans la pénombre ainsi la demoiselle prit quelques secondes pour s’assurer de la situation. Puis elle se rapprocha lentement et sans se cacher de la fugueuse. Le but n'était pour le moment ni de la rudoyer ni de l'inquiéter.

-« Bonsoir mademoiselle Gray. Avez-vous un souci qui vous ait poussé hors du lit ? »

A l‘inverse de beaucoup, la novice ne se permettait jamais de tutoyer un patient. Ces gens ne sont en aucun cas des enfants ou des amis. Les relations établies doivent être claires pour offrir un repère sur lequel chacun peut se reposer. Ajouter à cela une autorité calme et polie et Louison tentait pour une fois d’écouter réellement ces individus un peu perdus.

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Hanae Gray

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MessageSujet: Re: La nuit, dans les couloirs...   La nuit, dans les couloirs... EmptyDim 15 Aoû - 19:22

Hanae n'était pas parvenue à aller bien loin. Errant quelques instants dans les couloirs sombres de l'asile, seulement éclairés par la le croissant de lune qui pointait timidement son nez en cette nuit couverte, elle agrippait ses propres bras avec force, se rendant à peine compte qu'elle se plantait ses ongles long, manucurés et vernis de rouge sombre dans la peau. Pieds nus sur le carrelage, la sensation de froid courrait le long de ses jambes, remontait son bassin, son épine dorsale, mais ne parvenait pas à son cerveau, qui ne réussissait pas à se fixer sur autre chose que sur les peurs terribles qui habitaient la jeune femme. Parfois, elle se croyait à la limite de la schizophrénie. Mais points de voix dans sa tête, juste cette certitude horrible qu'elle allait faire du mal à quelqu'un, qu'elle ne méritait pas de vivre. Déglutissant avec difficulté, la tête baissée, la jeune femme tenta de se secouer. Elle était capable de refréner sa crise. Du moins l'espérait-elle. Dans le cas contraire, ça serait le Black Block. Et ça, il fallait à tout pris l'éviter.

Le problème, c'était que si elle tombait sous les mauvaises personnes de garde, elle retrouverait son lit à sangles beaucoup plus vite que prévu. La plupart connaissaient son problème, et les difficultés qu'elle avait à s'en sortir. La plupart n'étaient pas prompt à la compassion. La plupart n'avaient pas idée de l'horreur des pensées de Lotus, n'imaginaient même pas la violence qui explosait sous son crâne. En ce moment, si elle n'exerçait pas sur son esprit un minimum de contrôle, elle serait sans doute en train de se frapper avec violence ou d'hurler à la mort. Mais hurler était inutile, elle le savait parfaitement (pour avoir déjà testé), et si elle voulait qu'on l'enferme chez les fous, les vrais, les durs, elle allait devoir cacher son trouble du mieux qu'elle pouvait. Mieux que ça en tout cas! L'asiatique tentait de résister de toutes ses forces, mais l'idée faisait son chemin petit a petit, sapant les fondations des murs de la prison où elle était enfermée, creusant morceau par morceau, sans réellement se presser. Lentement, mais sûrement.


* Non... Il ne faut pas... Meurs! Je ne dois pas... Je suis dangereuse... Non, je dois résister... dangereuse! Il faut que je... tue! Tout ira bien. Je sais que je vais recommencer... Je ne dois pas être défaitiste! Tue le serpent dans l'œuf... Putain, Hana, BATS-TOI! *

Insidieusement, la constatation de son échec remontait à la surface de l'esprit. Elle n'était pas assez forte. Elle allait craquer. Ce fut cet instant que choisit l'infirmière de garde pour intervenir. Debout a quelques distances de la malade, elle lui parla avec douceur. C'était Louison Favelle, une petite nouvelle qu'Hanae avait quelques fois croisées dans les couloirs sans jamais avoir vraiment affaire à elle. Elle lui demandait s'il y avait un problème, pour qu'elle soit debout à cette heure-ci.


* Un problème? Ou ça, un problème? Non, je suis juste a deux doigts de me jeter par la fenêtre mais sinon tout va bien, Mademoiselle l'infirmière!* pensa-t-elle, sarcastique.

Au moins, elle redevenait ironique. C'était signe que quelque chose allait peut-être pouvoir la détourner de son sombre objectif. Ou pas... ricana intérieurement la jeune femme en constatant que malgré l'intervention de Louison, sa peur n'avait pas disparue. Sans doute parce qu'elle était déjà en train de faire une crise, et que le processus était trop avancé pour se laisser résorber si facilement. Le regard irrésistiblement attiré par la fenêtre, Lotus se demandait si le verre en était sécurisé. Pourrait-elle se jeter au travers? Il fallait qu'elle stoppe tout, qu'elle se mette elle-même les bâtons dans les roues, ou bien elle ferait du mal à quelqu'un. Hana avait peur. peur de la réaction qu'elle pourrait avoir, peur de ce qu'elle était. Mais elle ne pouvait le dire comme ça, pas à une inconnue, pas ce soir... Il fallait juste qu'elle parle, qu'elle gagne du temps, le temps que la crise passe. L'asiatico-américaine tenta un sourire:

- Bonsoir, mademoiselle. Je suis... je suis désolée d'être sortie... de... sortie de ma...

Pendant qu'elle peinait à prononcer ces mots, son esprit surchauffait, bombardé de pensées négatives. Tout à coup, elle s'appuya au mur contre lequel elle se laissa glisser avec une étrange ressemblance avec une poupée disloquée, chuchotant juste assez fort pour que son vis-à-vis l'entende:

- Je dois... Il faut... que je dorme. Je veux dormir... Ne pas en parler aux médecins... Donnez-moi... Je dois dormir. Je vous en prie...
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Louison Favelle

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MessageSujet: Re: La nuit, dans les couloirs...   La nuit, dans les couloirs... EmptyLun 4 Oct - 15:58

[ HRP : Pardoooonnnn ! Embarassed Promis je vais être régulière ! ]

Louison avança progressivement sur le sol silencieux de l’hôpital. Sa patience n’était pas une légende. Elle avait cette capacité innée de pouvoir attendre les événements. Attention ne prenons pas cela pour de l’indolence. Ce serait une grave insulte à son désir de bien faire. Elle savait prendre le temps. On le leur avait souvent répété dans les amphis : Il ne faut pas aller plus vite que la psyché.
Là. A cette silhouette distordue et à ce visage crispé, l’infermière, pouvait se faire une idée de la situation. Hana, était entrain de vivre une nouvelle crise de panique, face à ses folies intérieures. C’était bien compliqué. Avoir peur de soi et tout en même temps de faire du mal à autrui. De quoi avoir des désirs de fins.


Il y avait beaucoup de pensionnaires dans cet établissement qui voyait la mort comme un remède. Le meurtre, ou bien le suicide, pouvaient paraître bien salutaire. De fait qui n’a jamais envisagé de tuer quelqu’un ? Les raisons ne comptent pas vraiment. Juste l’idée, la toute petite idée, de couper le souffle d’une vie. C’était tout aussi dangereux que de vouloir attenter à sa propre existence. Tout autant refusé par l’institut public !
Ici, plus qu’ailleurs la vie était précieuse.


-« Ne vous en fait pas. Rien d’irréparable. Le principal étant, vous. »


Les yeux calmes et attentifs ont suivis la descente de la patiente. En quelques pas mademoiselle de Favelle est à portée de la jeune femme. Elle l’accompagne d’une main sur jusqu’au parterre où le corps peut s’abandonner. Agenouillée devant « Lotus » qui lui murmure sa volonté présente.
Dormir.
C’est une fuite moins définitive. Pourtant Louison hésite toujours à dire oui. Abrutir l’esprit et rendre dépendante la chaire. C’est un choix de sécurité, quelques fois de bien être surement, mais ce n’est que temporaire. Cependant quelle autre solution ont-elles toutes les deux, dans ce couloir.
Le rythme cardiaque est lent. La jolie internée est au bord de l’épuisement. C’est tout à fait compréhensible lorsque le combat et permanant.

-« Voulez-vous que je vous raccompagne à votre chambre, Hana ? »


Utiliser son prénom est une tentative douce, tentative pour la garder en éveille. Inciter l’esprit à se concentrer sur un détail pour l’encourager à fonctionner. La jeune femme ne sourit pas, elle ne montre pas non plus d’hostilité. Face à l’inconnu la neutralité est le bouclier le plus solide.
Il n’y parait pas ainsi mais cette nouvelle infermière est robuste. Derrière sa tenue lisse et son air de poupée polonaise elle est tout à fait capable de soutenir, de porter, une personne adulte. C’est l’une des compétences réclamée par cet asile.


Lentement elle avance ses mains vers la pauvre suppliciée.
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Hanae Gray

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MessageSujet: Re: La nuit, dans les couloirs...   La nuit, dans les couloirs... EmptyLun 15 Nov - 19:58

(hrp: encore désolée pour le retard! >< Je me confonds en excuses!)


Le calme de l'infirmière était presque communicatif. Bien sûr, vu l'état dans lequel se trouvait Hanae, il n'aurait pas suffit à la calmer. Mais il l'empêchait malgré tout de se jeter contre un mur, la tête en avant. C'est lentement que la jeune femme avance vers elle, tout aussi patiemment qu'elle se penche et prends son pouls. Le pauvre ne va pas bien vite... Hana est épuisée. Elle n'en peut plus de devoir se battre, cela fait huit ans qu'elle se bat, qu'elle tente de reprendre le contrôle. Huit longues années que la jeune femme essaie de s'accepter, et d'oublier les peurs irrationnelles qui lui taraudent l'esprit. Huit ans! Huit ans, ou presque qu'elle ne dors plus sans somnifères... Et ça empire depuis qu'elle est à l'Asylum. Ses peurs prennent de l'ampleur chaque nuit ou elle est seule. Ce qui lui faudrait, c'est ressortir, vivre avec les autres. Trouver quelqu'un qui accepte d'être toujours avec elle. Mais elle n'ose le dire à ses parents, elle ne veut pas les inquiéter en leurs apprenant que si chaque jour à l'Asylum est plutôt calme, les nuits sont en revanches infernales...

Dormir normalement, putain! Est-ce trop demander? Est-ce qu'elle a fait une erreur qui la condamne au sommeil provoqué, ou à l'insomnie perpétuelle? Couchée sur le sol du couloir, frissonnant de froid sans s'en rendre compte, l'internée se met à pleurer. Pas de sanglots, pas de reniflements, juste quelques larmes qui coulent le long de ses joues sans même qu'elle ne s'en aperçoive. La jeune infirmière lui propose de la ramener à sa chambre. Hana. Elle l'a appelé Hana... La dernière fois que quelqu'un avait utilisé ce diminutif remontait à quelques jours. Ce n'était pas si long... Ici, cela faisait déplacé. Seuls ses parents l'appelaient ainsi. Pour les autres, c'était "Mademoiselle Gray", "Lotus", "la jap' du Green Block" ou encore "l'autre chieuse qui hurle toute les nuits", pour certains aides-soignants. Cette appelation, c'était comme une petite lumière. Cette femme-là n'était pas comme les autres. Malgré les cris muets qui obnubilaient dans son cerveau, il y avait encore quelques neurones connectés capables d'arriver à cette conclusion. Il faut qu'elle revienne. Sinon... Le Black Block...

Lentement, Hanae Gray ouvre les yeux et les plante droit dans le regard de la blonde qui se tient près d'elle. Les cris ont un peu reculés, la peur est toujours là, mais diminue peu à peu. Comme à chaque fois que l'on s'occupe d'elle. Que l'on lui témoigne un peu d'affection. Aucun sourire n'éclaire son visage encore crispé. Lotus revient peu à peu à elle. Lentement, très lentement.

- Je voudrais juste pouvoir rêver à nouveau.

Aucune plaisanterie là-dedans, elle n'est pas d'humeur. Son ton est extrèmement sérieux, et ressemble presque à une supplique.

- Je voudrais redevenir normale...
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Louison Favelle

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MessageSujet: Re: La nuit, dans les couloirs...   La nuit, dans les couloirs... EmptyDim 28 Nov - 16:52

La patiente a froid. Raison supplémentaire pour lui faire regagner le lit. La chaleur est égale au réconfort. C’est ainsi que le corps peut se relâcher, s’apaiser, pour finalement s’endormir. Cependant elle ne presse pas les décisions de la jeune femme. Imposer serait la conforter dans son mal être. L’infermière avait dans l’idée qu’un hôpital impose déjà bien assez de chose… Et puis, elle à toute la nuit. Rien ne presse vraiment. C’est son travail d’être là pour les patients.
Son travail de prendre soin d’eux. Les petits sanglots la chagrinent. Il n’est jamais agréable de voir autrui au bord des larmes. Que celles si soient le fait de la tension, de la fatigue, ou bien de la tristesse, c’est un mal similaire. Mademoiselle Gray ne va pas bien. N’étant rien d’autre qu’une aide soignante Lou ne peut réellement la consoler. Ce serait franchir une frontière périlleuse. Ceci dit elle peut lui assurer sa présence, sa bienveillance.


Louison n’avait pas passé assez de temps entre ces murs pour entendre tous les surnoms. Qui plus est elle n’aime pas particulièrement cela. Ils sont le plus souvent moqueurs pour ne pas dire méprisants. Des comportements qui ne sont pas en accord avec sa manière d’envisager le métier. Mais cela bien sûr personne ne le sait. La jeune employée est trop discrète.


Et elle prend très au sérieux une jeune femme qui veut sauver son esprit. Aucune émotion ne trahit sa pensé. C’est un exercice qui lui a prit des mois et des mois d’entrainement. C’est pour le bien des deux parties. Ces réclamations sont recueillies dans le silence. Louison hoche la tête. Dans ce cas les séminifères ne sont pas le remède. Ils ne feront qu’un grand trou, noir, vide.


-« Dans ce cas il vous faut d’abord un endroit confortable où vous détendre. Je vais vous aider. … Venez. »


Avec une certaine délicatesse la demoiselle passe ses deux mains sur ses épaules et l’aide à s’assoir. Lentement. Puis elle prend fermement ses deux mains dans les siennes. Ses paumes sont nues et chaudes. Un véritable contact humain. C’est le plus important. Progressivement Louison accompagne l’ascension de la chinoise. Lui laissant le temps de trouver un équilibre. Un simple « C’est bien » félicite cet effort physique. Les prunelles bleues l’encouragent. Une fois certaine que la patiente est en état elle la fait marcher.
Au lieu de la conduire vers la chambre elle va vers la salle de détente. Ce n’est pas tout à fait permit. La nouvelle prend le risque en toute connaissance de cause. Une fois à l’intérieur elle guide sa protégée vers le fauteuil qui semble le plus moelleux. Elle attrape l’une des couvertures dans l’armoire du fond et la recouvre jusqu’aux épaules.
Puis elle va à pas de loup dans la pièce adjacente et prend l’un des thermos qu’elle a rangé en arrivant. Sur la pointe des pieds elle attrape une tasse dans les placards. Ainsi munie Lou retrouve la jolie asiatique et lui tend le breuvage ambrée avec assurance et apaisement. Après tout c'est à elle de décidé quel est le meilleur des traitements.


-« Essayons cela. »
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Hanae Gray

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MessageSujet: Re: La nuit, dans les couloirs...   La nuit, dans les couloirs... EmptyMer 8 Déc - 22:43

Aucun rire méprisant ne vient ponctuer ses aveux. Pas de regard vide, pas de haussements d'épaules désinvolte. Cette fois, personne ne vient la sangler sur un lit avant de lui dire de ne pas rêver, que si elle ne fait aucun effort elle ne pourra pas guérir, que c'était elle qui ne voulait pas changer. Que tout est de se faute. Il y en a, des aide-soignants comme ça, qui lui assène le coup fatal quand elle lutte contre une crise, la faisant sombrer aussi sûrement qu'un navire sabordé. Pas tous, heureusement, il reste encore des oasis d'humanité dans cet asile de fous. Même si parfois, les psys sont aussi tarés que les patients. Mais cette infirmière là n'est pas comme les autres. Non, elle, elle est encore humaine. Elle fait ce boulot parce qu'elle aime le contact avec les gens, pas pour les martyriser ou pour payer son loyer. Non elle l'écoute, ça se voit à son regard. Et rien que ça, c'est un pas en avant. Hanae a moins peur. La petite voix de la raison lui dit que si elle était si dangereuse, pourquoi cette jeune femme s'occuperait-elle d'elle? Mais tout de même, la certitude qu'elle pourrait faire du mal à cette aide soignante reste ancrée dans son esprit. L'idée que peut-être... Mais déjà Louison prends les choses en main.
Une solution?
Confusément, Hanae Gray aimerait que ce soit le cas. Qu'un regard de l'infirmière la guérisse de tous ses maux. Qu'elle lui offre LA solution miracle, celle qu'elle a cherché pendant tant d'année sans parvenir à la trouver. Mais elle sait que ses peurs irrationnelles ne la quitteront pas du jour au lendemain. Pas ici, en tout cas, pas avec la menace du Black Block qui plane sur sa tête.

La demoiselle aide sa patiente à se relever, doucement. Le temps de la passivité n'est plus venu, maintenant, il faut agir, même si c'est centimètre par centimètre. Au bout d'un moment qui lui parait dénué d'existence, la japonaise parvient à se tenir debout. C'est un réel progrès. Lorsqu'elle fait une crise, il est très rare qu'elle parvienne à agir par soi-même, s'interdisant tous mouvements puisque dans les chimères de son esprit délirant, chaque mouvement est une tentative de meurtres envers son entourage. Mais Louison est là, et repousse par son regard azur les fantômes qui la hantent. Hana parvient à faire quelques pas. Lents, malaisés comme ceux d'un enfant qui découvrirait la marche. C'est l'aide-soignante qui la guide pas à pas, avec sureté. En silence, toujours, mais ce contact entre elle deux permet à la phobique de ne pas perdre pied. Elle ne sait pas ou elle va, se concentra uniquement sur ses pieds pour avancer. Elle fait confiance à Mlle Favelle. Elle la fait s'asseoir dans un fauteuil, lui apporte une couverture.

Hanae ne pense à rien d'autre qu'à la chaleur du lieu ou elle se trouve maintenant. Elle se réchauffe peu à peu, toujours concentrée sur un point précis pour ne pas laisser ses peurs revenir alors qu'elle reculent peu à peu. Tout à l'heure, c'était la marche, maintenant, la chaleur. Il faut y aller progressivement, ne pas brusquer et laisser entrer trop de choses dans son esprit, ou la fragile digue qui contient un minimum ses terreurs se brisera net. Louison lui apporte une tasse fumante d'où s'échappe une odeur enivrante. Surtout pour une asiatique. Du thé. Lentement, la patiente relève la tête et plante son regard dans les yeux de son vis a vis. Un regard reconnaissant, qui dit quelque chose comme
"Merci de ne pas m'avoir dénoncée. Merci de vous occuper de moi..."

La jeune femme boit une gorgée. Le liquide chaud coule dans sa gorge et la fait peu à peu reprendre pied. Alors qu'elle quitte le monde des ténèbres, elle prends tout à coup conscience qu'elle est dans la salle de détente. Le regard se fait apeuré, le corps auparavant détendu se recroqueville. Si on la voit ici, elle va être blâmée. Et l'infirmière aussi. Il ne faut pas, c'est dangereux. Elle doit partir, et regagner sa chambre. C'est mieux pour toutes les deux. A l'Asylum, il y a des frontières qu'il ne vaudrait mieux pas franchir. Celle-ci, par exemple. Hana a perdu sa concentration. La crise est passée, ou presque mais elle sait désormais qu'elle ne peut pas rester ici. Si on la voit... Mais si elle part, elle ne dormira pas, et tout sera à recommencer. Un tremblement la prends, ce n'est plus du froid, mais bel et bien de la peur. Elle ne veut pas qu'il arrive quoi que ce soit à cette jolie jeune femme qui lui a accordé de l'attention. Qui l'a aidé à remonter, simplement, sans la brusquer. Le seul contact véritablement humain qu'elle a depuis des mois. C'est trop précieux pour être perdu.

L'asiatique se lève.

" Je... je ne devrais pas être ici, Mademoiselle.. Je vais vous causer des ennuis, et je ne veux pas. Ne vous inquietez pas, je vais me débrouiller... Auriez vous juste des somnifères? Je préfère dormir, quand je suis seule.. Mais je ne peux pas rester, ce n'est pas... une bonne chose pour vous."

Elle repose la couverture. Sa respiration s'accélère, bon sang, elle a toujours trop réfléchi. Pourquoi ne peut-elle pas tout simplement partir et regagner sa chambre, sans se soucier d'elle, mais en pensant à cette pauvre fille qui risquerait de peut-être perdre son boulot, qui sait? Ainsi, c'était ça, ce monde. On ne pouvait aider les nécessiteux avec humanité sans transgresser les règles? Son regard supplie.
Alors, Hanae passe en mode automatique. Une des seules solutions. Elle oublie qui elle est, de quoi elle a peur. Elle se concentre juste sur Louison. Louison, ses yeux bleus, ses cheveux blonds. Louison, sa beauté simple. Ce qu'elle va faire est pire que tout, peut-être. Mais quand on touche le fond, soit on continue de creuser, soit on tente de remonter par tous les moyens possible.
Mlle Gray à l'oeuvre. Son regard à changé. Elle s'approche de la jeune femme.

L'asiatique ne pense plus. Elle veut juste qu'on l'aime. Elle veut aimer en retour. Un baiser... juste un baiser sur lequel elle pourrait se concentrer avant de s'endormir. Un baiser, qui montrerait qu'elle n'est pas dangereuse.
Il serait étonnant que l'infirmière accepte un tel geste d'une patiente. Après tout, peut-être qu'elle est mariée, ou qu'elle a un petit ami. Peut-être tout simplement qu'elle ne juge pas ça convenable.
Elle s'approche encore un peu.
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Louison Favelle

Louison Favelle


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MessageSujet: Re: La nuit, dans les couloirs...   La nuit, dans les couloirs... EmptyDim 19 Déc - 10:53

Mademoiselle de Favelle ne se considérait pas comme une personne « trop » humaine. On lui avait apprit à vivre en communauté avec quelques bases fondamentales. Ses parents gardaient l’idée que l’être humain, tout en étant la créature la plus imparfaite de ce bas monde, en était aussi la plus fascinante. Tout comportement méritait donc que l’on s’y attarde, pour tenter de le comprendre. Lorsque que leur fille avait décrété qu’elle serait infermière, ils l’avaient encouragée. Si elle ne se sentait pas prête à accoucher sa belle-sœur, Louison appréciait volontiers de soulager les malheurs des fous. Ils étaient en définitif beaucoup plus honnêtes que la plupart des sains d’esprits.
Elle concevait que ses collègues imposent une distance avec le patient. Cependant les attitudes dominatrices et castratrices la mettaient hors d’elle. Mais à jamais incapable d’hurler ou bien de s’emporter, la jeune femme se contentait de prendre les rênes de la situation. On ne la connaissait pas encore assez pour se permettre de la critiquer. Son langage velouté et ses bonnes manières en agaçaient déjà quelques unes. Au gré des petits ressentiments s’ajoutait ironiquement une particule à son nom de jeune fille : la « de » Favelle était c’est vrai un peu coincée.


La marche est lente. Elle ressemble à une promenade sur le ponton d’un bateau. Comme si à chaque instant un coup de vent, une vague trop forte pourraient les faire chuter. Louison n’a pas d’enfant autour d’elle. Un stage en pédiatrie l’an dernier avait réveillé ses instincts maternels. Mais elle était patiente. Elle n’a que vingt-trois ans.
Le thé a beaucoup voyagé, il vient de loin. Avoir des parents qui parcourent le monde offre quelques avantages alimentaires. La jeune femme a été élevée avec une certaine idée de la qualité. Son niveau de vie lui donne quelques exigences. Ce qui fait sourire un compagnon de vie aux désirs plutôt simples. On est ce que la vie nous fait devenir. Tout en était consciente que l’argent ne fait pas le bonheur elle en reconnait les effets sur son quotidien. Ce soir en est un bon exemple.
Elle observe le corps de la patiente s’apaiser au fur et à mesure avec satisfaction. Elle s’assoit donc tranquillement en face d’elle et attend.


Que c’est-il passé ? Louison n’en a aucune idée. Le malaise de l’asiatique ressurgie sans prévenir. Les sourcils clairs se froncent doucement. Quel élément à bien put perturber les progrès ? En voyant la belle tremblée Lou se redresse instinctivement. L’inquiétude qu’elle lit dans le regard bridé l’inquiète à son tour. La magie de ses soins était bel et bien entrain de disparaître. De nouveau debout elle s’approche lentement de la peureuse.
Les explications de mademoiselle Gray la rassurent. Ce n’est donc que cela. Un sourire apaisant se dessine sur le visage de la soignante. Mais déjà la couverture est abandonnée. Il est temps d’agir sinon la jeune femme va fuir. L’état dans lequel elle est entrain de se mettre n’est pas bon.

-« Hana vous n’avez pas à vous soucier de ce genre de chose. Laissez-moi me débrouiller. Le principal pour l’instant c’est vous. »

La demande de somnifère est gentiment évincée. Louison voulait d’abord que la femme se calme. Elles pouvaient recommencer tout le chemin. Lou était là pour cela. Autant de fois que nécessaire. Le changement d’attitude de l’asiatique était visible et significative. Il fallait absolument la convaincre que tout allait bien. L’employée la regardait venir vers elle avec calme. Elle ne savait pas ce qu’e celle-ci allait faire, mais elle n’était pas vraiment inquiète. Son intuition lui murmurait que son interlocutrice avait un bon fond. Réel. Palpable. La preuve a été faite avec cette prise de conscience. Impossible de prévoir les pensées charnelles de l’internée. La proximité imposait créait petit à petit de la curiosité. Que cherchait-elle ?


-« Je vous les donnerai quand nous aurons terminé ce thé. Installez-vous. Personne ne saura rien. Il y a aucun risque. Hana. Croyez-moi. »


Sa main se posait doucement sur le bras nu dans un geste de paix.
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